Le Musée des Beaux-Arts de Charleroi s’associe aux commémorations de la Guerre 14-18 en présentant PUTAIN DE GUERRE, une exposition qui mêle la plupart des pratiques visuelles actuelles pour évoquer la guerre aujourd’hui et les désastres humains qu’elle engendre.

La guerre fut longtemps considérée comme un art. Ses valeurs furent longtemps louées, ses sacrifices exaltés, ses bénéfices encensés et ses protagonistes glorifiés. Si elle est de nos jours appréhendée autrement, si elle prend aujourd’hui d’autres formes, elle n’en a pas moins les mêmes résultats, identiques depuis la nuit des temps. En ce début de 21e siècle, soit tout juste cent ans après la « der des ders », après d’innombrables commémorations, excuses et pardons, après de vains et encore tout récents « plus jamais ça », la guerre est plus que jamais au coeur de nos existences. Virtuellement, tout autant que paradoxalement, elle est devenue notre quotidien, fait terriblement banal, véhiculé par des médias omniprésents. PUTAIN DE GUERRE, exposition conçue par Jacques Cerami (Galerie Jacques Cerami – Couillet) dans un espace-temps à dimension humaine, tente de redonner « corps » à ceux dont le statut, qu’ils soient soldats engagés, rebelles, simples civils, est désormais celui de « dommages collatéraux ». Ici, la guerre est personnifiée et prend visage : celui d’une jeune enfant terrorisée, d’un GI mutilé, d’une mère désespérée. Toute l’horreur se concentre en un moment précis, celui ou le photographe de guerre, en temps réel, rend compte du chaos. Là, les témoignages de ceux qui ont survécu, vétérans qui nous font réfléchir au sens à donner aux combats, à un « après » rendu (im)possible. Là encore, un cercueil au poing levé, un squelette patriote, des enfants-bombes mis sous cloche évoquent l’absurdité cynique et implacable d’une guerre sans merci. Ici enfin, un corps désarticulé, des soldats au sol, un cavalier en lutte, nous rappellent que derrière chaque acte de guerre, derrière les chiffres, les listes et les statistiques, des destins se brisent… La guerre a un prix.

Avec : Bryan Adams (Royaume-Uni, 1959) – Nina Berman (Etats-Unis, 1960) – Pep Bonet (Espagne, 1974) – Léo Copers (Belgique, 1947) – Ronny Delrue (Belgique, 1957)- Alixandra Fazzina (Royaume-Uni, 1974) – Massoud Hossaini (Afghanistan, 1981) – Yuri Kozyrev (Russie, 1963) – Marino Marini (Italie, 1901 – 1981) – Michaël Matthys (Belgique, 1972) – Eman Mohammed (Palestine, 1987) – Olivier Morel (France/Etats-Unis, 1969) – Giorgos Moutafis (Grèce, 1977) – José Noguero (Espagne, 1969) – Werner Reiterer (Autriche, 1964) – Jacques Tardi (France, 1946) – Francesco Zizola (Italie, 1962)

Ill. Giorgos Moutafis, 2013

 

Salle d’exposition du PBA, Place du Manège, 1, 6000 Charleroi

Tél 00 32 71 86 11 34 – 35

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